Game of Thrones, Breaking bad, Mad Men : qui traduit nos séries préférées ?

Il y a sans doute, parmi vous, des adeptes de LA série du moment : Games Of Thrones. Vous qui avez attendu si patiemment la saison 4, ne trouvez-vous pas qu’elle est gâchée par des sous-titres émaillés de fautes d’orthographes ou, bien pire, très éloignés de ce qui est dit en anglais ?

Pourtant, à Paris, des traductrices ont été « élues » pour traduire de nombreuses séries dans les 24 heures suivant leur diffusion dans leur pays d’origine. Leur travail n’est toutefois pas reconnu à sa juste valeur : la plupart des gens pensent que, si elles étaient vraiment fans, elles traduiraient ces séries gratuitement.

« Quand je dis que je sous-titre des séries télé, on me ­de­mande aussitôt mon pseudo et ma team », raconte Anaïs Duchet, ­Présidente de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa). Personne n’imagine qu’elle est rémunérée. « C’est considéré comme un hobby à la ­portée du premier venu, confirme Odile Manforti, qui a traduit plusieurs séries cultes telles que 24 heures chrono ou Desperate Housewives. Certains estiment même que, si nous étions vraiment fans de séries, nous ferions ces travaux gratuitement ! »

Le vrai problème de cette profession ne réside toutefois pas dans le manque de reconnaissance : ces traducteurs doivent aujourd’hui faire face à de sérieux concurrents basés en Californie.

Le vrai problème de cette profession ne réside toutefois pas dans le manque de reconnaissance : ces traducteurs doivent aujourd’hui faire face à de sérieux concurrents basés en Californie. En effet, dans les studios de Fox et Warner, certaines traductions sont désormais effectuées directement sur place, afin de réduire à la fois les coûts et les risques de piratage. On compte ainsi plus de 7 000 traducteurs en 80 langues, rassemblés dans d’immenses laboratoires.

Généralement sous-payés et mal formés, ces traducteurs n’ont que 6 à 7 heures pour traduire un épisode. Et, bien souvent, ils ne regardent même pas ce qui se déroule à l’écran lorsqu’ils traduisent. Cela explique, par exemple, pourquoi certains personnages se tutoient à un moment, puis se vouvoient l’instant suivant.

Impuissantes devant cette concurrence déloyale, les traductrices parisiennes grincent des dents face à la dégradation, aussi impressionnante que dévastatrice, de leur profession. Sans parler des fans, déçus de voir leur série fétiche dénaturée par des sous-titres médiocres !

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