Vous avez sans doute déjà aperçu ces petits points en relief sur les boutons d’ascenseur, les numéros de chambre d’hôtel ou même les affiches indiquant les toilettes. Mais connaissez-vous l’origine de ce code tactile et et comment la traduction en braille facilite la vie des personnes malvoyantes ? Parcourez cet article pour en apprendre davantage sur cette invention française du 19e siècle et la technologie moderne qui la rend aujourd’hui plus accessible que jamais.
Histoire et évolution
Le braille a vu le jour en France. Ce système de communication tactile a été inventé au début du 19e siècle par Louis Braille, un étudiant français qui a perdu la vue à l’âge de trois ans. À seulement 15 ans, il a adapté un système de points en relief créé à l’origine par l’officier de l’armée française Charles Barbier de la Serre en un alphabet tactile, permettant aux personnes aveugles de lire et d’écrire grâce au toucher.
Selon la légende, Barbier aurait conçu ce « système d’écriture nocturne » afin que les soldats puissent lire silencieusement des messages dans la noirceur sans révéler leur position. Mais ce n’est pas tout. L’Encyclopedia Britannica indique que « les écrits de Barbier suggèrent qu’il espérait que ce système pourrait être utilisé par les personnes souffrant de déficiences visuelles et auditives, ainsi que par toute personne n’ayant pas accès à une éducation formelle ».
Toutefois, bien que ce code fût novateur, il était trop complexe pour l’utilisation quotidienne. En le simplifiant, Louis Braille a mis au point un système plus facile à apprendre, plus rapide à lire et qui pouvait être adapté dans toutes les langues. Son modèle à six points en relief, disposés sur deux colonnes de trois points, constitue les fondations du braille que l’on connait aujourd’hui.
Au fil des ans, le braille s’est répandu dans le monde entier, transformant l’éducation, l’alphabétisation et l’autonomie des personnes aveugles ou malvoyantes. Au 20e siècle, le braille a été introduit dans de nombreuses langues et des organisations ont commencé à produire des livres, des journaux et des documents officiels en braille.
À notre époque, le braille a été décliné en plusieurs types afin de répondre à des besoins variés. Le braille intégral ou littéraire, également appelé niveau 1, reproduit directement chaque lettre et chaque signe de ponctuation, ce qui le rend particulièrement adapté aux débutants. Le braille abrégé ou de sténographie (niveau 2) utilise des abréviations afin de réduire l’espace nécessaire et d’accélérer la lecture. Il s’agit du type de braille le plus couramment utilisé dans les livres et les textes du quotidien.
Qui utilise le braille ?
Les personnes aveugles ou atteintes de déficience visuelle ont recours au braille pour lire et écrire, ce qui leur permet de bénéficier d’un accès autonome à l’information, à l’éducation et à la culture. Selon la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, près de deux millions de personnes en France souffrent d’une perte de vision. Parmi eux, 207 000 sont aveugles et 932 000 sont aux prises avec une perte de vision modérée. C2RP Research nous indiquent que 15 % des Français aveugles lisent le braille.
Les personnes aveugles qui utilisent le braille s’en servent pour un grand nombre d’activités, notamment pour tout simplement lire des livres et des informations en ligne, étiqueter des articles ménagers, gérer des documents personnels et même pour poursuivre des études ou une carrière dans des domaines tels que les sciences, le droit et la musique. Des systèmes spécialisés tels que le braille Nemeth sont utilisés en mathématiques et en sciences, tandis que la notation musicale en braille permet aux musiciens de lire les partitions.
La technologie du braille
Autrefois, le braille était écrit à la main à l’aide d’une ardoise et d’un stylet, les points en relief étant créés en appuyant sur le papier par l’arrière. La technologie moderne de lecture et d’écriture en braille s’est largement améliorée depuis le papier en relief. De nos jours, on utilise des afficheurs braille actualisables, qui se branchent sur des ordinateurs, des tablettes ou des téléphones intelligents et convertissent instantanément le texte numérique en braille grâce à de petites tiges qui montent et redescendent sur une surface plane.
Par exemple, l’afficheur braille Focus, créé par Freedom Scientific, est un dispositif mobile qui se connecte à des appareils, comme un ordinateur portable ou un téléphone, par USB ou Bluetooth. Il fonctionne avec des lecteurs d’écran classiques tels que JAWS, afin de garantir une navigation fluide dans les documents numériques, les plateformes en ligne et les applications mobiles, et cela, entièrement en braille. Le clavier intégré permet également aux utilisateurs de rédiger du texte en braille. En plus des afficheurs braille actualisables, de nombreuses entreprises ont recours à des traductions en braille afin de convertir les documents imprimés en formats adaptés.
De nombreuses personnes combinent plusieurs outils, en fonction de la situation. Les individus qui voient encore partiellement peuvent utiliser des loupes, des caméras de télévision en circuit fermé ou des applications qui ajustent le contraste ou le niveau de grossissement. Les progrès technologiques ont permis d’améliorer certains outils tels que les applications de synthèse vocale pour les documents imprimés et les lecteurs d’écran pour les contenus numériques. Les livres audio constituent une excellente option pour les utilisateurs aveugles, comme pour les voyants. L’audiodescription rend le contenu vidéo plus accessible. Par ailleurs, l’IA générative est un autre outil qui permet de rendre accessibles des images, des schémas et bien d’autres éléments grâce à l’analyse et à la description d’images.
Comment améliorer l’accessibilité grâce au braille
En France, la loi n° 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances a institué un cadre solide en matière d’accessibilité, obligeant les organismes publics et privés à garantir l’égalité d’accès à l’information, ce qui implique notamment la mise à disposition de documents en braille lorsque cela s’avère nécessaire. Les directives en matière d’accessibilité (arrêté du 1er août 2006, modifié en 2014) exigent expressément la mise en place d’une signalisation tactile et en braille dans les bâtiments publics. Cela comprend les boutons d’ascenseur, les numéros de chambre, les toilettes et la signalisation d’orientation.
Au niveau de l’Union européenne, l’Acte européen sur l’accessibilité (EAA) exige que de nombreux produits et services, notamment les services bancaires, le commerce électronique et les informations sur les transports, soient accessibles, ce qui peut exiger des formats tels que le braille. La directive européenne sur les services de médias audiovisuels (directive SMA) prévoit également l’accessibilité des contenus médiatiques pour les personnes handicapées. Les organisations peuvent respecter ces exigences en proposant des documents dans des formats accessibles, souvent grâce à la traduction en braille français.
Voici quelques-uns des domaines d’application les plus fréquents du braille :
- Signalisation : numéros de chambres, boutons d’ascenseur, toilettes et panneaux d’orientation
- Documents destinés au service client : menus, brochures, guides d’utilisation de produits et contrats
- Ressources que l’on retrouve sur le lieu de travail : manuels destinés aux employés, procédures de sécurité et manuels de formation
- Documents financiers et médicaux : relevés bancaires, ordonnances et formulaires de soins de santé
- Marketing et communication: cartes de visite, programmes d’événements et matériel promotionnel
- Information publique : Cartes des transports en commun, formulaires administratifs et documents électoraux
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